Le 29 novembre 2024, la fièvre du Black Friday a de nouveau envahi les magasins et les sites en ligne. En 2023, les ventes mondiales de cet événement ont atteint 70,9 milliards de dollars, marquant une augmentation de 8 % par rapport à l'année précédente.
Cependant, face à l’impact écologique hallucinant de cet événement, est-ce vraiment nécessaire d’y participer et ainsi pousser à consommer plus que de raison ?
Chez Talc, on a décidé de ne pas jouer le jeu : on vous explique pourquoi !
Qu’est-ce que le Black Friday en France ?
Le Black Friday, ou « vendredi noir » en français, est une tradition qui nous vient tout droit des États-Unis. En France, bien qu’elle soit relativement récente, elle connaît un succès croissant, notamment grâce au e-commerce. Ce jour est synonyme de promotions massives et de ventes flash, attirant des millions de consommateurs en quête de bonnes affaires.
L’histoire du Black Friday
Black Friday trouve ses origines à Philadelphie, dans les années 1950. Pour mieux comprendre le nom qui a été donné à cet événement, la ville accueillait chaque année un match de football très suivi entre l'armée et la marine, le samedi après Thanksgiving. Les fans arrivaient la veille dès le vendredi pour faire leurs achats de Noël, provoquant alors des embouteillages importants sur les routes et des congestions dans la ville.
L'afflux massif de personnes, entre supporters et acheteurs, a nécessité la mobilisation de la police locale. Les policiers, contraints de travailler des heures supplémentaires pour gérer cet événement, ont surnommé ce jour-là « Black Friday ». Ce terme, initialement utilisé dans le contexte policier, est progressivement devenu populaire dans les années 1960, avant d’être associé aux grandes soldes d’après-Thanksgiving que l’on connaît aujourd’hui.
Les soldes du Black Friday, de plus en plus longues
Au fil des années, le Black Friday est passé d’un jour de soldes à plusieurs jours, voire plusieurs semaines. La tendance actuelle montre une dérive, influencée par plusieurs facteurs, notamment l'extension de l'événement à toute une période, et son exploitation par des marques de fast-fashion. Jusqu’à la lie.
L'avènement de l'e-commerce a transformé le Black Friday en une véritable période de consommation en ligne, où les promotions se multiplient, souvent bien avant la date officielle du Black Friday. La Black Week (ou semaine noire) a d’ailleurs progressivement remplacé le traditionnel jour de soldes, devenant petit à petit un mois entier de promotions entier pour certains.
Le piège des réductions
Autre problème auquel nous ne pensons pas toujours : certaines marques jouent avec la psychologie des consommateurs en gonflant les prix juste avant la période des soldes, puis en affichant des réductions qui, en réalité, sont les prix originaux.
Concrètement, ces marques augmentent leurs prix pendant un mois ou deux avant le Black Friday, afin de pouvoir ensuite appliquer des réductions qui ne sont en fait que le prix initial de l'article. Les consommateurs, attirés par ces « superbes affaires », sont souvent dupés par cette stratégie.
Les collections entières de vêtements sont ainsi fabriquées exclusivement pour le Black Friday. De quoi dénaturer davantage l’esprit initial de l’évènement.
Les participants au Black Friday sont de plus en plus nombreux, puisqu’en 2024, 80% des français interrogés ont répondu vouloir y participer - un chiffre plutôt alarmant, qui soulève un grand nombre de questions sur l’impact environnemental. Explications 👇
Black Friday et écologie : une journée contre-productive pour l’environnement
Les fortes promotions du Black Friday incitent à une consommation impulsive, poussant souvent à acheter des produits dont on n’a pas réellement besoin. Autrement dit, cet événement n’est qu’une énième tentative commerciale pour nous inciter à consommer plus que de raison !
Cette frénésie d’achat alimente un cercle vicieux : consommer plus - produire davantage. Le Black Ffriday a également lieu un peu moins d’un mois avant les fêtes de Noël, ce qui est stratégique, mais qui incite davantage à la consommation.
À l’occasion du Black Friday, les entreprises cultivent habilement un sentiment d'urgence en mettant en avant des offres limitées dans le temps, créant ainsi l'illusion de faire une « bonne affaire » qui ne se présente qu'une seule fois par an. Ce mécanisme joue sur la peur de rater quelque chose (FOMO - Fear of missing out, ou la peur de rater quelque chose), incitant les consommateurs à agir vite, parfois sans réfléchir.
Le prêt-à-porter demeure d'ailleurs la principale catégorie d'intention d'achat. Chaque année, l’industrie textile se débarrasse de 4 millions de tonnes de vêtements, tandis qu’elle n’en vend que » 5 millions en Europe. Autre exemple : en 2022, l'empreinte carbone liée à la vente de T-shirts a explosé, passant de 841 176 kg de CO2 à 1 430 000 kg de CO2 en seulement une journée (Source : Greenly Earth).
En résumé, si l’on regarde de près, le vrai coût du Black Friday, c’est un impact écologique qui dépasse largement les économies réalisées sur les produits achetés. Cet événement contribue à l’épuisement des ressources naturelles, à l’augmentation des déchets et de la pollution :
- pollution de l'air : la production textile émet d'importantes quantités de CO2, contribuant ainsi au réchauffement climatique et à la dégradation de la qualité de l'air ;
- pollution des océans : les micro-plastiques issus des vêtements synthétiques se retrouvent dans les océans, menaçant la faune marine et l'équilibre des écosystèmes aquatiques ;
- pollution des sols : les déchets textiles non recyclés et les produits chimiques des vêtements contaminent les sols, affectant la biodiversité et la qualité des terres agricoles.
Chez Talc, on dit non au Black Friday, oui à la qualité
⛔ C'est précisément cette incitation à la surconsommation qui nous pousse à faire le choix de ne pas participer au Black Friday. Cela reviendrait à encourager la tendance du fast-fashion, ce qui est contraire à nos valeurs.
En tant que marque engagée (à notre niveau), nous refusons de contribuer à un modèle économique qui favorise le gaspillage et met en péril notre planète. Le prix de nos vêtements est assumé, c'est celui de la qualité des tissus (Tencel lyocell, coton Supima, coton organique), du savoir-faire textile portugais, et du respect de nos ouvriers.
Après tout, la vraie valeur a-t-elle besoin de réduction ? L’idée, c’est de ralentir le rythme de la mode, et de consommer moins mais mieux, tout simplement !
3 bonnes raisons de ne pas céder au Black Friday
Le Black Friday, c’est ce moment où tout semble trop beau pour être vrai : des prix cassés, des promos alléchantes… Mais derrière cette euphorie d’achats se cache une autre réalité, bien moins réjouissante. Et si on prenait un instant pour regarder ce qu’il y a vraiment derrière cet engouement ?
Nous avons déjà tous expérimenté l’achat d’un vêtement qui, après une seule sortie, termine au fond d’un placard, oublié et inutilisé. Ceci générant un déchet inutile. Et si on optait plutôt pour des pièces de qualité, pensées pour être portées et aimées sur le long terme ?
Le voyage d’un vêtement bon marché acheté lors du Black Friday n’est pas tout rose. Celui-ci est fabriqué à la chaîne dans une usine où la qualité n’est pas une priorité, avant d’être expédié sur de longues distances, générant ainsi des émissions de CO2. Puis, il arrive dans un magasin où il est vendu à prix cassés, contribuant à la surconsommation et à la création de déchets.
Après quelques lavages, il y a de fortes chances que ce vêtement bon marché perde en qualité. La couture craque, et il finit vite aux oubliettes. En choisissant des vêtements pensés pour durer, vous évitez ce cycle de déchets et soutenez une mode qui résiste au temps.
Comment donner du sens au Black Friday ?
Surexploitation des serveurs informatiques, multiplication des livraisons, achats compulsifs, déchets et gaspillage… Vous l’avez compris, le Black Friday coûte cher à la planète. Certaines entreprises trouvent quand même des points positifs à participer à cet événement, à condition qu’il soit abordé de manière responsable.
Par exemple, certaines d’entre elles ont décidé de le transformer en action positive. En Belgique, ce sont une vingtaine de marques qui se sont associées pour participer à un Blue Friday. Elles ont pris la décision de ne pas faire de réduction, mais de faire un don à une association œuvrant pour l’environnement ou à caractère social, tout en incitant les individus à réfléchir à leur consommation.
C’est aussi le cas du collectif Make Friday Green Again qui encourage à rétablir des bases de consommation plus saines pour lutter contre le dérèglement climatique.
D’autres décident de surfer sur la vague de communication autour du Black Friday, en incitant à privilégier l’achat de produits de seconde main. L’option « artisan de proximité » est aussi encouragée. Les entreprises peuvent appeler les consommateurs à se tourner vers des achats réfléchis et des produits réellement fabriqués près de chez soi.
Alors, Black Friday ou pas ? Pas pour nous en tout cas !